Comment anticiper l’arrivée des loups en plaine
Un rapport publié en juillet 2023 préconise de définir les moyens de protection pour les zones de plaine et d’abandonner la disposition de non-protégeabilité pour les bovins et les équins.
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Partout en Europe, la cohabitation ou coexistence des loups avec les activités agricoles est difficile et constitue un sujet politique. Cette conclusion est celle d’une mission conduite par l’inspection générale de l’Environnement et du Développement durable (IGEDD) et le Conseil général de l’alimentation de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) à qui les ministères de l’Environnement et de l’Ecologie ont aussi demandé de réaliser une analyse comparative sur le suivi et les différentes politiques du loup conduites en Europe. L’enquête s’est portée sur l’Allemagne, les communautés autonomes des Asturies de Castille-et-León ainsi que la Catalogne pour l’Espagne, de la région autonome du Piémont pour l’Italie, de la Suède, de la Slovaquie et de la Suisse.
Beaucoup de dégâts en France
Les auteurs observent que partout en Europe, la protection s’articule autour des clôtures, des chiens et des bergers, mais ils n’ont pas identifié d’autres techniques qui pourraient être mises en œuvre. La France fait toutefois figure d’exception en ce qui concerne le nombre d’animaux d'élevage blessés. La mission n’a pas pu déterminer pourquoi ce nombre est beaucoup plus important qu’ailleurs.
Définir des mesures de protection
Alors que les loups se dispersent dans les zones de plaine, et même si les éleveurs concernés estiment que les mesures de protection « disponibles » sont inadaptées à leur conduite, la mission préconise de « définir les mesures de protection liées aux spécificités de ces territoires par instruction technique en raison de l’expansion rapide du loup dans ces zones ».
Les quatre axes du nouveu plan loup (15/09/2023)
« En zones de plaine, l’usage de clôtures électrifiées adéquates serait ainsi à privilégier. Dans ces zones, les exigences techniques relatives à ces clôtures devraient être révisées, mentionnent les auteurs du rapport. En effet, les recommandations précises établies par d’autres pays sur la base d’études d’efficacité sont plus exigeantes », poursuivent-ils.
Pas de non-protégeabilité
La « non-protégeabilité » reconnue pour les bovins et les équins est une disposition à abandonner, selon les auteurs de ce rapport. « Il n’y a pas de fondement technique à cette notion, argumente les auteurs de la mission. Cette disposition de certaines zones apparaît comme une réponse temporaire. »
Coopération transfrontalière
D’autres recommandations devraient être en partie prises en compte dans le prochain plan loup. Il s’agit du renforcement de la coopération transfrontalière, « d’abord avec l’Italie et la Suisse qui partagent la même population alpine. Cette coopération transfrontalière pourrait être pilotée pour la France par le préfet coordinateur », avance la mission. Les responsables de la mission suggèrent aussi aux ministères de l’Agriculture et de l’Écologie de réaliser une étude prospective similaire à celle réalisée en Allemagne afin d’anticiper les mesures nécessaires à mettre en place dans les nouvelles zones occupées par les loups.
L’amélioration du comptage des effectifs est aussi envisagée. La mission préconise une méthode basée sur le dénombrement des meutes « car elle est plus compréhensible du public et partagée avec les pays avec lesquels une coopération est possible », estime-t-elle. Il semble que le principe soit acquis dans le prochain plan loup, même si l’option précise n’a pas été défini.
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